Vapeurs caniculaires…
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Encore…
Dans un précédent post, j’évoquais mon ras-le-bol (je suis poli) des fake-news. J’invitais les lecteurs à ne pas céder à l’enfer des détracteurs de la vape.
L’année 2019 apporte son quota habituel de fake-news au sujet de la vape. Jusqu’alors, on ne subissait que des averses ponctuelles, souvent issues de site « putaclics ». Là, il est question d’un communiqué de l’O.M.S. ! Du sérieux ! En effet, les fortes chaleurs estivales ont été détrempées par une pluie diluvienne – ô rageuse – consécutive d’une dépêche de l’A.F.P.
Par qui le scandale arrive…
Le 26 juillet, l’A.F.P. a publié une dépêche faisant état d’un rapport de l’O.M.S., présenté à Rio, basé sur l’évaluation des résultats des mesures gouvernementales (MPOWER) Il était préconisé par la convention-cadre de l’institution pour endiguer l’épidémie (CMCT).
Que dit-il ? Les e-cigarettes « sont incontestablement nocives » et devront être « régulées ». Il déconseille ces dispositifs à ceux qui veulent arrêter de fumer, en arguant d’un « risque pour la santé ».
Il est précisé qu’il n’y a pas assez de preuves de l’efficacité des e-cigarettes pour l’arrêt du tabac. Et d’ajouter : « Dans la plupart des pays où elles sont disponibles, les utilisateurs (d’e-cigarettes) continuent en général de fumer des cigarettes combustibles en même temps, ce qui présente très peu, voire aucun impact positif ».
À noter que dans ce rapport de 109 pages, seulement 2 ont permis de susciter cette controverse.
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Questionnement.
D’une part, ce rapport nous informe que les Systèmes électroniques d’administration de nicotine (SEAN) n’ont pas été mesurés et d’autre part, on affirme sa nocivité. Si ça, ce n’est pas un paradoxe ! En gros, on n’en sait rien mais c’est quand même pas bon ! Enfin, nocif !
Curieusement, l’OMS met en garde contre la « menace actuelle et réelle » que représente la désinformation véhiculée par l’industrie du tabac sur les vapoteuses.
L’O.M.S. serait-elle juge et partie dans cette affaire ? Serait-elle sous l’emprise du lobby du tabac ?
Quelle incidence – et surtout comment ce rapport a été présenté dans les médias – a-t-il auprès du public ?
Polémique.
Suite à cette dépêche de l’A.F.P., le jour-même, les JT et la presse écrite papier et numérique s’est empressée de sonner la charge. En effet, quand il n’y a pas de débat contradictoire face à un parti pris (et non pas, juste une information factuelle), c’est bien d’une charge dont il s’agit.
En outre, on peut s’interroger au passage sur le travail des journalistes par rapport au traitement de l’information. Il suffit de remarquer les titres comme le montre Sébastien Beziau du Vap’you dans cet article. Vive le copier-coller des dépêches de l’A.F.P. !
Lors de ces JT, le présentateur nous apprend que la vapeur de la e-cigarette contient du goudron et du monoxyde de carbone ! Le même jour, le docteur Josseran1 nous parle d’antigel (confusion entre le propylène glycol et l’éthylène glycol !).
On martèle à outrance tel un slogan : la vape, c’est nocif.
Tant d’énormités ne peut que faire bondir…
La réplique ne s’est pas faite attendre sur les réseaux sociaux et les blogs par les défenseurs patentés de la vape. Ni par les plus concernés des vapoteurs…
L’AIDUCE (Association indépendante des Utilisateurs de Cigarette électronique) dénonce « une dépêche irresponsable reprise sans la moindre relecture » et « un rapport sur financement privé (Bloomberg Philanthropies), présenté par l’OMS, contenant de fausses déclarations. »
Cette association a contacté le Médiateur de France Télévisions pour se plaindre d’une reprise de cette dépêche dans un reportage regorgeant d’inexactitudes (ex : présence de goudrons dans la vapeur, absence de normes sur le vapotage, etc.).
Par ailleurs, le professeur Bertrand Dautzenberg2 a fait savoir son désaccord – certes d’abord timidement – en reconnaissant à l’A.F.P. qu’elle a pris soin de dire que « la e-cigarette est moins nocive que le tabac ». Mais il a quand même ajouté : « cette désinformation va avoir des effets délétères sur les tentatives d’arrêt du tabac. »
Quant au professeur Dubois3, invité de l’émission Bourdin direct, parle d’un « erreur de communication invraisemblable. ». Il rappelle, au passage, que « le tabac tue 8 millions de personnes chaque année. Il n’y a pas de produit plus dangereux en vente libre que la cigarette qui tue la moitié de ses consommateurs. » Il précise également que l’O.M.S. est préoccupée par le chiffre exponentiel des jeunes vapoteurs américains ; une situation bien différente de celle de la France où la e-cigarette est bien plus régulée, exempte de publicité.
La FIVAPE (Fédération Interprofessionnelle de la Vape) dénonce avec fermeté dans un communiqué l’expression « incontestable nocivité, reprise massivement et sans recul par la presse et la télévision ». Elle interpelle sur le fait que ce rapport « se contredit lui-même ».
Elle précise également que l’OMS se base sur une seule source : un rapport dont elle est elle-même à l’origine, datant de 2014. Ce rapport avait été contesté déjà à l’époque par les professionnels de santé et les scientifiques.
Depuis 5 ans (et même avant), l’OMS fait fi « des recherches et des publications médicales et scientifiques sur le vapotage, démontrant les unes après les autres son faible niveau de risque et son efficacité ».
La FIVAPE rappelle que « La vape est un outil pragmatique qu’il faut encourager et défendre ». Les usagers et les professionnels indépendants experts l’attestent : le vapotage est une innovation de rupture qui doit être considérée à sa juste valeur : une porte de sortie vers une vie sans tabac ».
Jean-Yves Nau4 s’interroge la désinformation et sur le mutisme des institutions.
Il est évident que les propos des défenseurs et simples usagers de la vape puisse être entendus ; ne serait-ce pour apporter un démenti face à la désinformation massive. Encore faut-il être entendu ! Rares sont les médias (exit les réseaux sociaux) à avoir relayer la parole de l’AIDUCE ou de la FIVAPE ou autres concernés.
Marie-Turcan5 dans Numerama, décrypte dès le lendemain, ce rapport polémique, permettant d’apporter un complément d’information.
Seule, une voix journalistique a fait le point objectivement : celle de Cécile Thibert dans le Figaro.
Silence radio aux JT.
Conclusion
Personnellement, après 6 mois de vape exclusive, je revis ! Je sais bien qu’un cas ne fait pas généralité. Cependant, nous sommes si nombreux à attester des atouts majeurs de la vape quant à la réduction du risque tabagique, qu’il serait dangereux de ne pas dénoncer les outrages de ce rapport.
Il est plus que nécessaire d’informer le public de manière responsable : lui dire la vérité et permettre ainsi à moult fumeurs de quitter leur addiction.
Bien que l’A.F.P. et l’O.M.S. aient mis de l’huile sur le feu de la cigarette, la vape reste un outil essentiel dans le sevrage tabagique. D’ailleurs, Santé Public France se réjouit des 700 000 personnes sevrées du tabac grâce à la vape. Les anglais ont bien compris l’intérêt des SEAN et mettent au premier plan la vape dans leur politique de lutte contre le fléau du tabac.
Chriss Brl alias Défum’ auteur.
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1 Le Professeur Josseran est président de l’Alliance Contre le Tabac,
2 Le professeur Bertrand Dautzenberg, ancien pneumologue à la Pitié Salpêtrière, est tabacologue.
3 Le professeur Dubois, membre de l’Académie nationale de médecine, est président d’honneur d’Alliance contre le tabac
4 Jean-Yves Nau est journaliste et docteur en médecine. Il est également blogueur.
5 Marie Turcan est journaliste, rédactrice en chef du site d’informations Numerama.
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Sources :
https://www.vapyou.com/lafp-allliance-contre-le-tabac-tuer-vape/
2 réponses
[…] les vapeurs caniculaires de l’été, l’automne arrive avec des mises au point optimistes. En effet, les accusations […]
[…] des erreurs, des précisions à apporter mais dans l’ensemble, on s’éloigne des vapeurs caniculaires de […]